mercredi 27 décembre 2017

Un autre jour

Cette nuit je n’ai pas rêvé que je niquais ma mère,
Ni que je pelais un œuf dur et qu’à l’intérieur de l’œuf dur, une fois la coquille partie, il y avait un diamant en or.
Je n’ai pas non plus rêvé comme l’autre nuit que je jouais du ukulélé à une répétition des Beatles, même qu’au début ils m’écoutaient distraitement, et puis qu’au bout d’un moment l’un d’eux, je crois que c’était McCartney mais je ne suis pas sûr, c’était pas vraiment McCartney en fait il n’avait pas le visage de McCartney mais il avait des cheveux noirs comme McCartney et surtout il avait aux pieds des claquettes, et sur la pochette d’Abbey Road il a failli être en claquettes, si si il y a certains photos où il porte des claquettes, alors on l’a échappé belle quand même vous imaginez McCartney en claquettes, ma mère en short ok mais McCartney en claquettes, sur une pochette des Beatles, non vraiment on l’a échappée belle, je n’ai pas rêvé disais-je comme l’autre nuit que je jouais du ukulélé à une répétition des Beatles même que après qu’ils m’aient d’abord écouté avec indifférence l’un d’eux s’approchait de moi, et me complimentait, sur mon jeu de ukulélé.
Je n’ai pas rêvé non plus comme l’autre nuit que je descendais dans la cuisine, dans une maison toute blanche, même que les murs étaient tout blancs, genre limite vestiaire à la piscine municipale, des murs un peu en carrelage, en faïence, même que dans la cuisine, il y avait un gros réfrigérateur, et j’ouvre le réfrigérateur, et je sors un pot, et c’est de la confiture de coings, ou de rhubarbe, en fait, je me dis c’est de la confiture de coings ? et puis je finis par me dire, Non c’est de la rhubarbe, et j’ouvre le pot, c’est dur d’ouvrir le pot, j’ai du mal, mais je finis par réussir à l’ouvrir, le pot, de rhubarbe, et je mets la confiture sur du pain de mie, et je me dis, Mais tu es vraiment con tu es vraiment con de mettre de la si bonne confiture sur du pain aussi dégueulasse, et là je me traite vraiment de con. Et j’hésite à la mettre à la poubelle la tartine. Mais je n’ose pas. Et je suis complètement figé, et je sais que quelqu’un va peut-être venir, j’entends un bruit, et je ne veux pas manger la tartine, je ne veux pas la jeter, je ne veux pas non plus que la personne qui descend, quelqu’un de ma famille, ma mère peut-être, ou alors c’est peut-être moi, qui viens, moi qui viens me forcer à décider quelque chose, mais je ne sais pas quoi en faire de cette tartine, et c’est là que je me serais réveillé cette nuit si j’avais rêvé de ça mais cette nuit je n’ai pas rêvé de ça.
Je n’ai pas rêvé que les touches de mon ordinateur tombaient une à une, comme les dents d’un pauvre qui perd ses dents une par une.

Non, je n’ai pas fait tous ces rêves.
Ou alors, si je les ai faits, je ne m’en souviens pas. Pas pour l’instant en tout cas. Car ça reviendra peut-être. Parfois ça revient, dans la journée. Et si ça me revient dans la journée c’est l’après-midi, en général. En plein milieu de l’après-midi, parce qu’avant c’est compliqué, à cause de la viscosité postprandiale, la digestion ; et après c’est compliqué parce que je suis fatigué, ou pressé, parce que la fin de la journée approche et que j’ai encore des choses à faire. Non vraiment c’est le milieu de l’après-midi le meilleur moment, pour que je me souvienne de mes rêves.
Le deuxième meilleur moment, parce que le tout meilleur moment, c’est le matin, au réveil. Juste au réveil. Alors juste à côté de mon lit je n’ai pas un papier et un crayon, pour noter mes rêves juste au réveil. Non, car des papiers et des crayons, j’en ai à la fois zéro, et mille. Je veux dire : J’en ai plein, mais c’est tellement le bordel autour de mon lit que je ne mets jamais la main dessus quand j’en ai besoin, c’est comme si j’en avais zéro.
Donc mes rêves, soit je ne les note pas, soit je les notes sur mon ordinateur.

Cette nuit donc, pas de rêves. Tant pis. Je redormirai un autre jour.

Noctambule






Poule, poule
Poule noctambule
Qu’est-ce que tu fais ici
Chez moi
Est-ce que je vais chez toi
Moi
Mmh
Il me semble que non
Il me semble que ton poulailler je le respecte, je le considère comme un territoire sacré, un inviolable chez-toi, où nul ne saurait s’aventurer sans risquer de te déranger, et donc sans risquer d’être légitimement puni, à coups de griffes, de becs, d’ergots
Alors poule poule
Fais comme moi
Laisse moi
Ici
Tout seul
Sans toi






mardi 30 mai 2017

Consolation

Il y a eu un pénible contretemps. Par la faute de quelqu’un, mais qui ? Dieu ? Bah non puisqu’il n’existe pas. Toi, peut-être. Forcément je te soupçonne. Et j’ai besoin d’un coupable. ça me fera du bien ça me soulagera quand je le pendrai pas les pieds l’éventrerai cracherai quelques mollards sur son nombril poilu et puis lui tournerai dédaigneusement le dos. Je serai apaisé, si ça se trouve.
D’ici là je me contente de hurler dans le vide, de maudire ce contretemps. Et quand je crie contretemps, l’écho me fait entendre « contretemps », à contretemps, et c’est une mise en abîme, et en plus comme je crie au bord d’une falaise, et vers le bas, c’est une mise en abîme dans l’abîme, et ça, ça me console un petit peu. Ça m’émerveille beaucoup donc ça me console un petit peu, et ça me fait marquer un point dans cette longue vie où chaque geste chaque pas chaque inspiration chaque exhalaison s’inscrit dans une lutte pour la consolation.
Consolation piège à cons me disait mon père quand j’étais petit, je ne sais pas pourquoi il disait ça, faut pas toujours chercher à comprendre. Moi je dirais simplement, consolation, bon. Et à partir de ces deux mots je construirais une maxime, du genre, La consolation, c’est bon. Et je me la ferais marquer, au fer rouge, sur le front, et évidemment, puisqu’elle serait sur mon front, je ne pourrais pas la lire moi-même, mais chaque fois que pendant la longue marche à laquelle je consacre ma longue vie je croiserais un quidam je lui dirais, Holà, l’ami, puis-je te demander mon bon de bien vouloir me lire ce qu’il y a sur mon front ? Et quand le gars me répondrait, désolé je suis analphabète, je maudirais dieu, une fois de plus, et puis je me reprendrais et aussi mon courage et aussi ma route, en me disant la prochaine fois ce ne sera pas un analphabète peut-être seulement un illettré qui au moins en plissant les yeux et en se concentrant très fort saura m’indiquer au moins une des lettres marquées sur mon front. Et s’il m’en donnait une, et que je la retenais, alors je n’aurais plus qu’à attendre de croiser un autre illettré qui suite à un puissant effort de concentration m’indiquerait lui aussi une lettre, et peut-être une lettre qui ne serait pas la même que celle indiquée par l’illettré précédent, et ainsi de suite et à la fin de mon périple, d’illettré en illettré, je pourrais de nouveau me mettre dans le crâne ce que j’aurais gravé sur mon front, La consolation, c’est bon.
Il y aurait une hypothèse plus favorable, où je tomberais directement sur un lettré, qui à ma requête répondrait mais très volontiers monsieur, jetterait un coup d’œil sur mon front, se permettrait peut-être d’en écarter une des mèches rebelles qui s’y trouvent parfois, lirait et dirait d’un ton laconique et serein, consolation, piège à cons. Mais là je réagirais, je dirais, comment ça consolation piège à cons ! Comment ça ! N’est-ce pas plutôt (et là tout d’un coup des tréfonds de mon inconscient, ou de ma mémoire, ou des deux, me remontera la Vérité) n’est-ce pas plutôt : La consolation c’est bon ? Et devant mes yeux terribles, prenant peur tout d’un coup il me dirait, Ah oui, pardon : la consolation, c’est bon. Et là n’en pouvant plus de joie, de soulagement, de sérénité, je l’embrasserais, sur le front, ou ailleurs, en lui disant, merci, merci, merci, et partirais en courant dans la garenne, la bruyère, les landes, c’est selon.
Et là je serais tellement heureux, je me prendrais à douter, et le cœur plein de reconnaissance et d’amour universel, je me dirais, Peut-être finalement que Dieu existe.

Mais alors s’il existe, c’est peut-être lui. Je veux dire, C’est peut-être lui qui, tandis que j’avais les muscles bandés et le regard braqué sur l’horizon ne m’a pas appelé, puis qui, pile au moment où mon corps s’accordait un instant de répit, a crié, Top départ. Et si c’est lui alors ce n’est pas toi, et si ce n’est pas toi alors je me repens et suis désolé de t’avoir pendu par les pieds, éventré, d’avoir craché sur ton nombril velu, puis de t’avoir dédaigneusement tourné le dos. Je te présente mes excuses, les plus plates. Puissent ces excuses te consoler. La consolation, c’est bon.

dimanche 21 mai 2017

Posez les pieds bien à plat

Dans la position dite de l’« acte de retour », cette variante de la levrette où je suis debout, elle est face à la petite table du salon, elle y pose généralement ses mains bien à plat. Ça me fait penser au rer, à Paris, à la voix qui dit, dans les longs couloirs où les voyageurs sont sur des tapis roulants couleur réglisse, Posez vos pieds bien à plat, et qui me fait rire, parce qu’à chaque fois que je l’entends j’imagine quelqu’un qui poserait ses pieds, mais pas bien à plat, et j’imagine les positions, pieds en poireau, pieds à la verticale, et je pouffe, et les gens autour de moi s’ils avaient le temps me voyant pouffer se diraient, C’est qui ce type, mais ils n’ont pas le temps car ils filent vers l’avenir, vers la suite, vers la prochaine correspondance.
Parfois ses mains sont un tout petit moins à plat. J’en suis sûr car je ne les quitte pas des yeux. J’aime les regarder. Elles sont belles, et puis elles bougent : ça me fait une cible mouvante. C’est l’idéal pour méditer, les cibles mouvantes, paraît-il. J’ai entendu Christophe André expliquer ça, un jour sur France culture : une cible complètement immobile, on a du mal à fixer son attention dessus, et alors c’est plus difficile d’atteindre la mindfulness et alors le nirvana je vous dis pas. Ses mains elle les déplace de temps en temps, parce que pourquoi pas, et puis peut-être aussi pour équilibrer l’attelage que nous formons. Et ça n’est pas facile facile, car la table où ses mains sont posées, bien à plat, n’est pas stable : elle est appuyée contre une cloison amovible ; et puis elle est sur roulettes, la table. Alors il faut faire attention. C’est aussi dans un souci d’équilibre que moi aussi mes pieds, si je suis debout, je les pose bien à plat, par terre. Comme dans le rer. Sauf quand y a une brique de lego qui traîne et que mon pied se pose dessus et alors je retiens un cri de douleur et je me reconcentre, je me reconcentre, je pense à Christophe André, et je me concentre sur ces deux belles mains, posées bien à plat, sur cette petite table à roulettes.

Il y a des petits bosses sur le dos de ses mains. Ces bosses toutes petites, sur des mains presque plates, ça me rappelle les pistes vertes en classe de neige quand j’étais petit, où la piste était tellement plate qu’on se demandait comment on réussirait à arriver non pas en bas mais au bout de la piste, et que les bosses, ce n’est qu’après avoir fouillé la piste du regard qu’on finissait par les apercevoir, cachées dans le mini-blizzard de telle bourgade du Massif central, sa boulangerie, son musée de la poterie, sa salle polyvalente. Et, donc, sa piste verte. Mais là, les bosses sur le dos de ses mains, si j’ai envie de les voir de plus près, il me suffit de me pencher un peu en avant, et alors je les vois de très près, je vois les veines bleues qui saillent, comme les racines de certains grands arbres. Alors que les bosses sur les pistes vertes, pour les voir de plus près, il fallait planter les deux bâtons, pousser dessus de toutes ses forces, et ainsi avancer de trois ou quatre mètres, et recommencer l’opération, pour finir par s’apercevoir que même de près, même de tout près, et même quand on est dessus, ces bosses, elles sont vraiment rikiki. Comme son rikiki, car je crois que c’est comme ça que ça s’appelle, ce petit doigt, où elle a gardé une bague, et qui brille, mais qui brille par intermittences, selon l’éclairage dans la pièce, et selon là d’où vient la lumière. Ça fait une cible mouvante, en soi, cette bague. Une cible mouvante dans la cible mouvante. Qu’en penserait Christophe André ? En tout cas la méditation c’est exaltant, c’est vrai ce qu’on dit, car je sens un grand plaisir qui monte, un sentiment de plénitude. J’ai chaud au ventre, et j’ai une vue magnifique. Et je n’ai pas de brique de lego sous les pieds. Et je suis tellement bien que quelque chose jaillit, mais hors de ma vue, et hors de la sienne aussi, mais peut-être que le quelque chose reviendra dans mon champ de vision, par exemple si ça la traverse sur toute la longueur et que ça ressort par l’oreille. Mais c’est pas possible, je crois, et je repense à madame Groisal, ma professeure de biologie, en quatrième, qui si elle était là, me dirait, allons, Romuald, tu sais bien que les liquides ne se déplacent pas n’importe comment dans le corps humain, ils suivent certains circuits bien définis, bien précis : le sang, c’est dans les veines, et le sperme, ça ne remonte ni au cerveau ni jusqu’aux oreilles, ni jusqu’au cœur, ni jusqu’au foie. ça s’arrête beaucoup plus bas.
Et alors je lui dis, reste un petit peu comme ça, encore un petit peu, c’est tellement beau, tes belles mains, posées bien à plat, sur ce petit bureau à roulettes, mais elle n’entend pas, car dans le même temps elle me dit, reste un petit peu comme ça, encore un petit peu, c’est tellement bon, de te sentir en moi, et je reste comme ça, les yeux allant d’une main à l’autre, se fixant sur la bague, et je pense à Christophe André. Moi, la méditation, j’aime bien.

mercredi 17 mai 2017

Troupeau ma non troppo

J’ai un petit troupeau, bizarre et bigarré, avec des animaux. Des gros, des petits, des noirs, des blancs. Ça me rappelle quand j’étais berger. Car j’étais berger. Dans une vie antérieure. J’avais des moutons blancs, des moutons noirs, des brebis blanches, des brebis noires. Mon chien était marron et jaune et blanc. Quand il est mort, j’ai cherché un autre chien de mêmes couleurs. Je suis un homme d’habitude. J’ai passé des annonces, des petites annonces tapées sur mon vieil ordinateur, que j’ai imprimées en huit exemplaires et punaisées dans des commerces alentour, boulangerie, pmu, coiffeurs. J’ai reçu de nombreuses réponses, du genre, mon chien ferait l’affaire, je ne le vends pas cher, etc. Mais aucun ne faisait l’affaire. Certains étaient quadrichromes, d’autres bichromes. Je tenais à ma trinité : marron, jaune, blanc.
Alors j’ai étendu le périmètre de mes recherches. J’ai battu la campagne. Et un jour, dans un petit bourg, j’ai trouvé la perle. Il avait l’air bête. C’était une bête. Une bête bien affable, au premier abord. Il somnolait devant la porte du garage de ses propriétaires. Des mouches bourdonnaient autour de sa tête. Mais il s’en foutait, apparemment. Je ne peux pas affirmer qu’il dormait. Il ne ronflait pas, par exemple. J’en suis réduit à supposer qu’il somnolait. A un moment, la porte du garage s’est ouverte, Médor, à table, a crié une grosse dame portant tablier. Le chien, Médor, appelons le Médor, n’a d’abord pas réagi, puis, après quelques secondes d’un silence presque intégral, auquel se mêlaient seulement les bourdonnements entêtés des mouches, il s’est ébroué lentement, s’est levé, et a commencé à marcher vers la porte du garage. C’est sa porte apparemment, me disais-je. La porte du garage, mais aussi la sienne. Mais déjà il s’éloignait, alors prenant mon courage à deux mains, j’ai crié, Médor, et j’ai marché vers la maison, vers la porte, pas celle du garage, l’autre, la bleue, avec une petite chatière dedans, et une sonnette à côté. Là, j’ai sonné. La grosse dame m’a ouvert. Bonjour, m’a-t-elle dit. Bonjour, lui ai-je dit, et tout de go je lui ai tout raconté, l’annonce, vous vous souvenez, c’est moi, etc., et alors tout s’est passé comme dans un rêve, oui oui je vous remets, oui oui j’accepte les paiements par chèque, tenez voici le chien, au revoir Médor, etc.
J’ai ramené le chien. Pas la suite nous avons vécu une longue et belle histoire en commun. Il s’acquittait merveilleusement de ses tâches de chien de berger. Médor, va chercher, lui criai-je plusieurs fois par jour. Au début, du moins. Car après quelques années de collaboration, nous nous comprenions d’un simple regard. Médor, va chercher. Et Médor d’y aller. Et il rapportait tout, sans discrimination. Les moutons blancs, les moutons noirs, les brebis blanches, les brebis noires. Même une fois il a ramené une biche, une autre fois un chevreuil. Ainsi Médor faisait tout ce que je lui demandais, et en sus il faisait d’autres choses que celles que je lui demandais. On appelle cela je crois le dépassement de fonction. J’ai lu cette expression dans des manuels de management. La relation que j’ai eue avec Médor était quasiment idyllique. Quand il est mort, il était presque bicolore, car le jaune, petit à petit, avait perdu de son intensité, et le blanc quant à lui s’était légèrement obscurci. Il avait jauni. Mais le marron était resté bien marron. Et puis quant à moi je m’étais un peu ramolli, un peu radouci, et l’idée que mon chien devînt bicolore dans ses vieux jours, finalement cette idée je l’acceptais. Et je m’étais d’ailleurs tellement radouci que l’idée de n’avoir plus de chien, puis, de proche en proche, plus de moutons, ni blancs ni noirs, et plus de brebis, ni blanches ni noires, cette idée là aussi je l’acceptais, et à la fin l’idée qu’un jour je serais mort, même cette idée, dans ma grande sagesse, je l’acceptais aussi. Je l’espérais même, au bout d’un moment. Car je tournais un peu en rond, tout seul comme un con, au sommet de mon col pyrénéen, avec ni chien, ni moutons, ni brebis, avec juste une fois tous les quinze jours un hélicoptère d’une association humanitaire qui venait survoler le col, et me jetait des boîtes de conserves de lentilles et flageolets, haricots rouges exceptionnellement. Et finalement la mort me fut un soulagement, si je me souviens bien.
Maintenant j’ai un petit troupeau, bizarre et bigarré. Avec des animaux. Des gros, des petits, des noirs, des blancs. Un sanglier. Un ours. Deux faons. Quatre gypaètes. Un couple de gélinettes.