lundi 28 juin 2021

Tonton tata

Je suis rempailleur de chaises. Mais plus personne ne veut se faire rempailler ses chaises. Alors il faut que je me reconvertisse. Alors je réfléchis à ce que je pourrais faire. Et je n’ai pas d’idées. Je pourrais faire livreur à vélo. Mais je n’ai pas de vélo. Je pourrais faire réparateur d’ordinateurs. Mais je ne sais pas réparer les ordinateurs. Je pourrais faire comptable. Mais je ne sais pas compter. Le champ des possibilités qui s’offrent à moi n’est pas infini. Au contraire.

Mais j‘y crois. Je vais trouver. Au début, ça me manquera, de ne plus jamais rempailler de chaises. Car j’aime rempailler les chaises. C’est une activité qui m’apporte de l’apaisement. C’est un peu comme tricoter. Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Et ainsi de suite. Ça repose l’esprit. Eh bien, pour le rempaillage de chaises, c’est un peu pareil. Certes il ne s’agit pas à proprement parler de mailles. Et il ne s’agit pas simplement d’endroit et d’envers. Mais quand même, ça se ressemble. Et ça fait tellement du bien. Je crois que je continuerai à rempailler des chaises, pour le plaisir, le dimanche, après la messe. Et peut-être même avant. Car je me lève de plus en plus tôt. Il paraît que c’est normal, à mon âge. Vous avez moins besoin de sommeil, c’est normal. M’a dit mon médecin. Moi je l’écoutais attentivement. J’étais assis sur une chaise. J’avais un peu mal à la selle. Elle avait été mal rempaillée je crois. Certains de mes confrères sont peu scrupuleux. J’ose le dire, certains, certains jours, bâclent le travail. Ils nuisent à l’image de notre corporation. Ça n’est pas grave. Mais c’est dommage. Mais ça n’est pas grave. Mais c’est dommage. J’ai répondu à mon médecin que ça me plaisait, somme toute, de dormir peu, car ça me laissait plus de temps pour rempailler les chaises. C’est mon métier, lui avais-je même dit, je me souviens. Et c’était vrai que c’était mon métier. Mais quand même, j’ai peur pour ma santé, avais-je ajouté. Ne vous inquiétez pas, avait-il fini par me dire, et depuis je ne m’inquiète pas beaucoup et je profite de mes réveils matinaux pour faire plein de conneries autres que rempailler des chaises mais quand je ferai un autre métier que rempailleur de chaises je profiterai de mes insomnies pour rempailler, rempailler, oh yé.

J’ai envie de faire taxidermiste. Je n’y connais rien. Mais ça s’apprend, j’en suis sûr. Le tout est de savoir s’y prendre. Ouvrir le ventre de l’animal. Après l’avoir tué, s’il n’était pas mort. Mais il paraît que généralement la mort de l’animal survient avant la première intervention du taxidermiste. Tant mieux, tant mieux. Je n’ai jamais tué d’animal. Pourtant j’en mange parfois, mais je m’achète directement de l’animal mort dans ces cas là. Je ne saurais pas faire de toute façon. C’est un métier, de tuer les animaux. Un savoir-faire. je crois que je vais me spécialiser dans les animaux morts de vieillesse. Morts de leur belle mort. Celle que j’aimerais bien avoir, le moment venu. Oui, ça sera joli. Quand je serai taxidermiste, je plongerai mes mains dans les entrailles de l’animal. Ça sera tout chaud, et tout humide. Non, je fantasme. Il ne faut pas que je me fasse trop d’illusions. Ça sera, plus probablement, froid et sec. Car l’animal sera mort depuis un moment, probablement. Car les gens sont comme ça. Quand ils veulent faire empailler un animal, ils attendent qu’il soit bien sec. C’est dommage. Ça fait davantage de travail pour le taxidermiste. Il travaille sur une matière plus sèche, et certes c’est pratique, en un sens, mais c’est plus dur aussi, on ne s’y enfonce pas non plus comme dans du beurre, dans les entrailles d’un animal mort au point d’être tout dur et tout sec. Et tout froid ! moi qui aime tant la chaleur. 

J’ai d’ores et déjà acheté le petit calorifère que je mettrai dans un coin de mon atelier. Il faudra que j’aie bien chaud aux mains et au dos et à la tête pour bourrer sereinement les animaux morts de paille, foin, herbes sèches, et autres matériaux qui puissent les regonfler, mes clients. Enfin les animaux de mes clients. Car les animaux seront plutôt, tout au plus, mes patients. J’ai déjà trouvé le nom de mon magasin. Il s’appellera Tonton tata. Tonton car je suis tonton. Ça n’est pas ma seule caractéristique, mais c’en est une, et pas la moindre. J’ai plusieurs neveux, plusieurs nièces. Je suis tonton. Et tata, car je trouve ça plus simple à prononcer que taxidermiste. Et j’ai le cœur gonflé d’émotion lorsque je pense à tous ces mignons petits enfants qui, alors même qu’ils ne seront guère au-delà du stade du babil, et en tout cas ne sauront pas encore dire des mots comme feu d’artifice, anticonstitutionnel, altercation, rugby, seront parfaitement à l’aise pour dire, maman, je veux aller chez tonton tata. Car ils le diront parfois les enfants car les enfants s’attachent très vite et s’attachent très vite notamment à leurs défunts et notamment à leurs animaux, hamsters, cochons d’inde, souris, lapins, renardeaux, chiens, chiennes, chiots, chats, chattes, chatons, lions, rats, qu’on leur offre parfois pour leurs anniversaires et qui meurent peu après, ou un peu plus tard mais toujours avant eux, à croire que c’est pour leur apprendre à supporter la mort des autres qu’on offre des animaux aux enfants. 

Oui ça fera des jolis scènes ces bambins disant, en plein recueillement devant le cadavre en putréfaction de Babal, Bibi, Totor, ce genre de nom (car c’est ce genre de noms que parfois les enfants donnent à leurs animaux), maman, je veux aller chez tonton tata. 

Et la maman répondra, mais oui mon chéri, mais oui ma chérie, nous irons chez tonton tata. Il faut attendre jusqu’à demain que Babal (ou Bibi, ou Totor) ait un peu séché, et nous irons chez tonton tata. 

Alors l’enfant rassuré pourra se rerecueillir, je veux dire retourner à ses oignons, je veux dire se replonger dans son recueillement. 

Et lorsque le lendemain l’enfant et sa maman, Bibi (ou Totor, ou Babal) dans un sac, pousseront la lourde porte de ma petite échoppe où ronronnera en permanence mon petit calorifère, ils auront les yeux un peu mouillés par l’émotion, mais ils auront aussi le cœur un peu plus léger que la veille, parce qu’ils se diront, somme toute grâce à tonton tata Totor (ou Babal ou Bibi) va rester parmi nous. 

Moi les voyant entrer je me frotterai les mains discrètement, puis leur dirai, soit monsieur dame, soit mesdames, et on me répondra bonjour tonton, et une fois la commande passée je laisserai les gens repartir, après leur avoir proposé un café qu’ils auront refusé (les gens font des manières de nos jours). Je leur confirmerai, sur mon seuil, Totor sera fin prêt la semaine prochaine ! et agiterai la main tout en respirant l’air du soir. 

Car mon échoppe sera dans une rue très salubre. L’air y sera de bonne qualité. Pas trop de particules fines, dans l’air. Pas trop de particules épaisses non plus, dans l’air. On se croira à la montagne, limite. C’est en tout cas ce que je souhaite. 

Puis je me mettrai rapidement au travail. Sur fond de Wagner (j’en écouterai de la musique dans mon échoppe, ça pour en écouter j’en écouterai, et pas qu’un peu, et pas pas fort), je crierai, pour qu’il puisse bien m’entendre et savoir à quoi s’en tenir, A nous deux, Bibi !, puis j’enfilerai des gants de latex transparent, et je commencerai à choisir mes outils, et je m’approcherai de l’animal, tout doucement pour ne pas lui faire peur, et puis d’un coup d’un seul je plongerai un grand couteau dans son ventre, et n’entendant rien je me dirai, décidément, il est mort. Puis je continuerai à le labourer dans tous les sens, et surtout, surtout, à le vider. Ça sera la partie du travail qui m’excitera le plus, je le sens déjà. Taxidermister, c’est remplir, c’est rembourrer. Mais pour faire ça il faut d’abord vider, comme toujours. Et vider, qu’est-ce que c’est bon. Faire place nette.

D’ailleurs quand je manquerai de clients, je viderai mon échoppe. Les détritus, les outils superfétatoires, les réserves de piles AAA3 pour mon radio-cassettes, les journaux soigneusement pliés pour si jamais j’ai envie de lire, les tee-shirts de remplacement pour si mes autres tee-shirts ne sont plus portables, les blouses blanches de rechange, les pages jaunes de l’annuaire m’indiquant les noms de mes confrères et néanmoins concurrents, tout ça, zou, par la fenêtre, lorsque je n’aurai aucun animal à vider puis remplir. 

Vider, remplir. C’est ça la vie. Je me sentirai tout près de l’os. Tout près de l’os de Babal et surtout tout près de l’os de la condition humaine. C’est pour ça que les énoncés des problèmes de mathématiques de l’époque que je n’ai pas connue où il s’agissait de baignoires qui se vident et se remplissent parlaient sans arrêt de baignoires qui se vident et se remplissent. A mon avis. Car oui c’est ça notre condition. 

Les animaux, les veinards, se contentent de se faire remplir, puis, quand ils passent par chez Tonton tata, se faire vider puis se faire remplir. Les veinards. Alors que nous autres humains il faut vraiment qu’on s’occupe de tout. 

Je soignerai la déco, dans mon échoppe. Rien de très ostentatoire. Hors de question que je mette partout sur les murs des têtes d’animaux empaillés. Je me contenterai d’une tête de loup au-dessus de la porte d’entrée, d’une tête de renard au-dessus de la porte des toilettes, et d’une cuisse de poule en face de l’atelier. Pour le reste, ça sera très sobre. Peut-être un poster avec un lac allemand, et un ou deux stickers. Car j’aime les stickers. La vie c’est pas seulement remplir et vider, c’est coller, aussi, des fois. J’aime tellement ça, coller, que je garde toujours par devers-moi un album panini et quelques vignettes autocollantes afférentes. Et en cas de coup de blues, hop : je colle quelques images. Après ça va tout de suite mieux. 

Et ça sera important, pour mon travail. Un bon taxidermiste ne saurait se laisser durablement atteindre par les outrages de la vie. Un moral d’acier, j’aurai. Dans les corps d’animaux morts : de la paille. Entre mes deux oreilles : du soleil, des oiseaux qui chantent, et de l’acier. Et même un peu d’airain. C’est la condition sine qua non pour faire du bon travail, j’ai remarqué. En tout cas c’était comme ça quand je rempaillais les chaises. Une mauvaise nouvelle, un coup de blues ? hop, mauvais rempaillage. La forme, la pêche ? hop, excellent rempaillage. 

Alors décidément : jamais sans mon album panini. Le problème, c’est pour me procurer les vignettes. Car j’en suis encore à l’album ‘Championnat de France 2004-2005’. Alors c’est difficile de me procurer les images de cette année-là. On ne les trouve plus chez le buraliste, ni à Franprix. Alors ce sont de longues heures de navigation, sur les internets, pour finir par trouver des gens, par exemple monsieur Abdel Ibn-Ab-Soun, du Bahrein, Paco Fernandez, de Colombie, Vladimir Kilimov, de Russie, des gens comme ça, rares mais précieux – rares donc précieux – qui, collectionneurs méticuleux et commerçants avisés, m’aident à obtenir les vignettes qui me manquent. Heureusement qu’ils sont là. J’ai pour eux beaucoup de gratitude. Si jamais ils ont un animal à faire empailler je leur ferai un prix. 

Il me faudra prendre soin de mon corps. Les gestes répétés, c’est dangereux. Les caissières de Carrefour se font souvent opérer du canal carpien. Les joueurs de tennis ont souvent des tennis-elbow. Moi je ferai souvent des exercices de musculation, et je suivrai des stages d’ergonomie, je ferai ce qu’il faut pour que ma santé ne pâtisse pas de mon activité professionnelle. 

Oui c’est décidé taxidermiste ça va être vraiment bien. Ça va me convenir. Et puis j’en ai marre de la solitude. Seul avec des chaises, au fond c’est pas toujours marrant. Des chaises, des chaises, des chaises. Alors que là : des animaux, des animaux, des animaux ! Et puis, pas toujours les mêmes, en sus. Car je serai très polyvalent. Il s’agira que la population sache que non seulement je fais toutes les parties du corps (tête, cou, tronc, jambes, oreilles, fessier), mais aussi tous les animaux, sauf les éléphants et les baleines que je n’empaillerai que par petits bouts, car j’aspire à ce que mon magasin reste de taille raisonnable. Hors de question de devoir arpenter une espèce d’immense hangar avec des cadavres de mammouth et de cachalots. Je n’irai pas au-delà des hippopotames, rhinocéros et autres gypaètes barbus.

Quant aux animaux de petite taille alors là pas de problème, tant qu’ils sont visibles à l’œil nu. Je suis un garçon très méticuleux. 

Ça sera émouvant de donner la vie éternelle à ces animaux morts. Je leur parlerai doucement, et j’aurai une pensée pour mes lointains prédécesseurs, ceux qui embaumaient les pharaons, et ceux moins lointains qui se sont occupé du cadavre de Lénine. Car oui pour bien travailler il faut connaître un peu l’histoire de sa corporation, je crois. Comme dit le proverbe chinois, pour savoir où tu vas il faut savoir d’où tu viens, mais en même temps je m’en fous des proverbes chinois, je préfère les hamsters. 

Je compte bien avoir rapidement une certaine notoriété. Je me vois assez me promenant, ou revenant d’aller acheter une baguette à la boulangerie, et me faisant héler, (hep ! taxi !) par un client pressé. Hep, taxi : Médor vient de passer de vie à trépas, il va me manquer, veuillez le rempailler. Votre prix sera le mien rajoutera peut-être le client pressé, interprétant mon silence par une certaine réticence, alors que ça n’aura été que parce que j’aurai mordu dans le quignon de ma baguette et ai horreur de parler la bouche pleine. 

Tous ces animaux morts ça sera bien mais j’en prendrai aussi des vivants. Ça fera une moyenne. Un chien, peut-être, ou un chat, peut-être, ou un boa, peut-être. Mais un singe, plus probablement. Oui, je prendrai un singe de compagnie. Je le prendrai jeune, robuste, sociable, intelligent. On se tiendra compagnie, tous les deux. De temps en temps, lui désignant une tête de sanglier, je lui dirai, qu’est-ce que tu en penses, Belzébuth ? Car je l’appellerai Belzébuth. Car Belzébuth, c’est joli. Et lui, j’y compte bien, me fera une grimace appréciative. Car ça m’étonnerait qu’il sache parler. Car on a beau dire, les animaux, quand même, ils sont moins bavards que vous et moi. Sauf les oiseaux. Car les oiseaux ne chantent pas, ils parlent. J’en ai marre de ces car. Allez j’arrête avec les car. Belzébuth sera joli. C’est important. J’ai envie que, dans mon échoppe, tout ne soit qu’ordre et beauté, luxe, calme et têtes de sanglier. C’est ainsi que je veux y vivre, dans mon échoppe. Quand je dis luxe c’est une façon de parler. Je me contenterai de la vieille pendule de mon grand-père, avec ses beaux reflets argentés et son aiguille (celle des secondes, qui fait tic-tac) en plaqué or. Pour le reste, tout ne sera que sobriété, simplicité, frugalité, chimpanzé. Car Bélzébuth sera un chimpanzé. J’en ai décidé ainsi, depuis tout à l’heure. Mon projet avance, je crois que c’est clair. Les choses se précisent. 

De temps en temps, pour tuer le temps, pour rompre l’ennui, pour me fouetter les sangs, ou pour le simple plaisir du changement, je hurlerai soudainement, Belzébuth, au pied ! Belzébuth ne viendra pas, car je l’aurai dressé à être indocile. Trop de docilité, ça me soûle. Ça me gave. En fait de docilité, j’aurai ma dose. Car mes animaux seront tout ce qu’il y a de plus dociles, sur ma table de travail. Belzébuth se contentera de rester dans son coin, là-bas dans le fin fond de l’échoppe, et si je vois des dents blanches ou une langue rose ou les dents ça voudra dire qu’il aura ouvert la bouche. 

Je le dresserai, Belzébuth. Je m’occuperai bien de lui. Je lui apprendrai les gestes du métier, pour qu’il puisse m’aider. Quand il réussira, je lui dirai, bien, Belzébuth. Quand il échouera, je lui dirai, mal, Belzébuth. Et je m’empresserai d’ajouter, mais ça n’est pas grave, tu vas y arriver. Et Belzébuth comprendra tout et petit à petit m’apportera une aide précieuse, m’évitant de devoir éconduire les clients toujours plus nombreux que ma grande notoriété immanquablement attirera. 

On s’aimera bien, lui et moi. On se tiendra compagnie. De loin en loin, on fera des parties de je te tiens tu me tiens par la barbichette. Et de temps en temps je le laisserai gagner car les animaux, j’aime ça. Et puis je me méfie des colères des chimpanzés, il faut dire, aussi. 

A force Belzébuth sera devenu lui-même un bon taxidermiste. Il connaîtra bien les gestes à effectuer, et les effectuera avec une grande précision. Sacré Belzébuth. Je lui aurai même enseigné certains des adages de la profession, du genre le taxidermiste est au croque-mort ce que le vétérinaire est au médecin, ou du genre, le taxidermiste est au vétérinaire ce que le croque-mort est aux médecins, et d’autres encore du même genre. 

Et de temps en temps, en le regardant glander dans le fond de l’échoppe de Tonton tata, je me dirai, pourvu que je n’aie jamais à lui faire la peau. Pourvu que je n’aie jamais à le fourrer. Pourvu que je n’aie jamais à le vider puis le remplir. Je l’aurai choisi jeune, exprès pour ça, mais on ne sait jamais. Et lui aussi peut-être se dira, pourvu que je n’aie jamais à le vider puis le remplir. 

Mais il faudra bien que tout ça se décante. Et je le devancerai, je le sens. Et même, si j’en ai trop marre et que je n’ai pas le courage, après avoir soigneusement fait une croix sur mon thorax, juste au-dessus du milieu du cœur, et aiguisé mon opinel, je tendrai l’opinel à Belzébuth en lui disant, Belzébuth, fais ton office. Et il le fera, le bougre, j’en suis sûr. Car son indocilité sera, ainsi qu’il me l’aura largement prouvé, comme qui dirait « à géométrie variable ». Puis il m’empaillera soigneusement et ainsi, après m’avoir donné la mort, me donnera l’éternité. 

A moi. 

Ou à ma peau. 

Mais c’est déjà ça. 

Et mon âme, flottant autour de mon corps joliment empaillé et soigneusement embaumé, se dira, c’était une bonne idée cette reconversion. Et elle se dira même, si elle aime quand ça rime, taxidermiste, c’est pas triste. 

 

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