lundi 18 octobre 2021

Le Tellier, L'anomalie

Le Tellier, Hervé, L’anomalie, Gallimard, Paris, 2020.

 

Le genre : fresque pseudo-profonde et existentielle. C’est le dernier prix Goncourt. 

 

Si j’ai aimé : non. Hervé, je te reçois 0,5 sur 5. Déso. 

 

L'histoire : Ce livre raconte l’histoire de plein de gens qui prennent l’avion, et ils prennent tous le même avion, et il se passe des choses avec cet avion qui vont changer leurs vies.


Mon avis : Dès le début, ça ne m’a pas trop plu. J’ai continué, et puis ça s’est confirmé. Je n’aime pas la langue de Le Tellier.

Je n’aime pas trop dire du mal, et je ne vais pas m’étendre trop sur le sujet. Mais quand même. J’ai ouvert à la page 100, pris un extrait au hasard. Voyons.

"Meredith plaque ses lèvre sur les siennes. Elles ont un goût de fraise".

Pas besoin d’être un aigle pour savoir que quand on « plaque ses lèvres » sur d’autres lèvres, on n’en sent pas le goût. Pour connaître le goût, il faut ouvrir la bouche et laisser passer la langue (là où y a les papilles, quoi). 

Phrase suivante : « La poche sonne ». Ça pourrait être intéressant s’il s’agissait d’exprimer le point de vue de quelqu’un qui ne saurait pas que les téléphones portables existent : on aurait alors son point de vue subjectif, en mode « comment peut-on être persan », genre « les gens sont bizarres, leurs poches sonnent ». Mais en l’occurrence ça n’est pas le cas, et dire « la poche sonne », c’est juste pas bon quoi. C'est ni beau, ni précis, ni rigolo, ni simple. Et dans un livre, une phrase qui n'est ni belle, ni précise, ni rigolote, ni simple : c'est fâcheux.

Et c’est comme ça tout le temps. Langue ni poétique ni juste. Ni élégante ni précise. Langue sans charme et sans justesse.

La littérature, ça doit servir à nous montrer du Beau, ou du Juste (au sens de Justesse). Ça doit nous aider à resserrer d’un cran l’attention que nous portons aux choses, au monde autour de nous, et à nous. Le Tellier, lui, fait presque l’inverse. Le Tellier nous laisse à (et même nous conforte dans) nos approximations habituelles. La langue de Le Tellier ne sert à rien. Le musicien Emmanuel Chabrier disait de certaines musiques dont il trouvait qu'elles n'apportaient rien, "c'est de la musique que c'est pas la peine". Le Tellier, c’est de la littérature que c’est pas la peine. 

 

Extrait 1 : 

« Meredith l’attire soudain à lui, et plaque ses lèvres sur les siennes. Elles ont un goût de fraise, ils ferment les yeux, et ils restent ainsi l’un contre l’autre quelques instants, sans même oser s’embrasser, lorsque la poche intérieure de la veste d’Adrian vibre et sonne bruyamment. D’un coup il s’écarte d’une Meredith aussi étourdie que lui, puis extrait un smartphone gris métal qu’il contemple avec stupéfaction. 

-       C’est votre femme ? demande aussitôt Meredith – elle s’en moquerait en l’occurrence complètement. 

-       Je ne suis pas marié. »

 

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